Essai sur les visions de la condition humaine. --- - Les fonctions nécessaires à la survie de l'individu et de l'espèce (manger, boire, dormir, sentir, copuler, etc...) sont considérées différemment selon le point de vue (passage par le prisme mental). Misanthropie et humanisme biaisent une simple description objective de ces fonctions. - Point d'achoppement des points de vue : la notion de plaisir dans la jouissance des ces fonctions. - Prisme pessimiste : Le plaisir est vulgaire, la souffrance est noble. L'homme - l'enfant lors de son éducation - est un âne qui doit être saqué pour lui enlever tout plaisir dans la jouissance de ses fonctions vitales, car la plupart des autres animaux en jouissent sans plaisir particulier, juste par devoir envers les lois de la nature. - Prisme optimiste : Sans plaisir, la vie ne vaut pas d'être vécue. C'est pourquoi il faut profiter au maximum de ses fonctions vitales ("carpe diem"). Il ne sert à rien de brider le plaisir, car c'est une sensation naturelle. Le bridage ne ferait que causer une dépression et un dégoût de la vie. - Description objective : Au fil du développement de ses capacités cognitives, l'homme a acquis des sensations agréables liées à certaines actions, l'incitant ainsi à répéter ces actions. Un tel comportement s'observe également dans toutes les grandes classes d'animaux, découlant d'un système de "récompense" présent dans le cerveau de ceux-ci, à la différence près que la notion de plaisir chez l'homme est plus complexe et plus intense. L'observation montre chez les animaux que les fonctions vitales sont difficilement assurées sans récompense, mais qu'un abus de ce système entraîne un déséquilibre et une éventuelle dégradation de l'état de santé. - Les visions pessimistes et optimistes de la jouissance des fonctions vitales tendent vers les extrêmes décrits juste avant, car ils sont attachés à des idéaux, par définition inatteignables sans abus : l'opposition entre noblesse et vulgarité d'une part, l'espoir porté par l'épicurisme et l'humanisme de l'autre. Ces idéaux sont entretenus par l'absence de certitudes et de connaissances sur le fonctionnement cérébral en général, entraînant supputations et croyances certes cohérentes sur le plan philosophique, mais incompatibles avec la vérité physiologique.