L'expérience mystique repose sur la prise de psychotropes. Ces psychotropes activent des parties du cerveau qui ne sont pas sollicitées en temps normal, ou alors dans des conditions extrêmes (acte sexuel, forte douleur, expérience de mort imminente, etc.). La description des émotions ressenties lors de l'expérience par le mystique sont intenses, à tel point qu'il a la sensation de toucher à des vérités révélées. Ces vérités ne sont en fait que des sensations que l'on expérimente tous les jours, dans une moindre mesure, à petites doses (amour, bonheur, plaisir, etc.). Il n'y a pas de mystère là-dedans, nous possédons un cerveau dont certaines fonctions sont bridées par sélection naturelle. En effet, les psychotropes débrident ces fonctions, mais le flot et l'intensité des sensations ainsi que la dépression qui suit la fin de l'expérience plonge le mystique dans un état moins propice à sa survie (à developper) qu'une personne sobre. Ceci dit, certaines personnes n'ont pas besoin de psychotropes pour activer ces fonctions et peuvent vivre des expériences mystiques malgré tout. Cet état de fait me laisse penser qu'il s'agit bien d'un caractère évolutif : ces individus sont l'exception et non la règle, néanmoins ils existent. Le phénotype s'exprime donc pour tous, à divers degrés - à un degré moindre dans le cas général. La réflexion developpé ci-dessus me laisse songeur... Le siège de ces expériences, le cerveau, le système nerveux central, conditionnement, explication, interprétation. Illusion. La neurologie parviendra-elle à tuer la philosophie comme les sciences expérimentales sont parvenues à tuer Dieu ? Une base scientifique, rationnelle pour expliquer les phénomènes ressentis comme mystiques, mystérieux, surnaturels, spirituels. Que les gens arrêtent de considérer leurs expériences sensorielles comme mystiques et se libèrent du carcan philosophique sans pour autant abandonner la spiritualité qui fait l'intérêt de l'art, de l'activité humaine, de l'intellect. Être conscient de la finitude de notre esprit sans pour autant désespérer de la capacité de l'espèce humaine à non pas créer, mais oeuvrer. Pour ne plus se dire "voilà, j'ai fait une belle vidéo, je trouve que ça colle bien, mais ça reste un mystère pour moi sur le fait que ça colle bien, c'est peut-être [insérer votre interprétation surnaturelle/absurde ici]", mais "voilà, j'ai produit la même chose que si j'étais mystique, mais je n'ai plus à me poser la question du comment c'est arrivé là, c'est bien moi, mon cerveau, mon corps, ma personne qui a produit cela, il n'y a pas de doute dessus et je suis satisfait de pouvoir le partager avec vous". La non-ignorance ne serait plus alors le non-bonheur. Je déshabille les comportements humains.